Portrait : Marie Kervi

Elle, c’est Marie Kervi.

Elle a surgit dans mon fil FB il y a quelques mois, sous le nom de Kate Roolers et instantanément ses mots m’ont suspendue.
Il y a dans sa façon de parler des chevaux quelque chose de différent. De très différent.

J’aime lire comment les humains se sentent en lien avec les chevaux. J’aime autant les lire que j’aime en écrire.

Alors quand mes yeux sont tombés sur ses mots d’une précision chirurgicale et sans complaisance, mon attention entière s’est brusquement tournée vers l’intérieur.
Un endroit en moi est touché. Touché façon « vérité crue ».
Quelques certitudes vacillent…

Cette personne m’intrigue.

Quelques mois plus tard, au détour d’une publication, je découvre qu’elle est en Finistère. J’ai un déplacement déjà prévu pour là bas.
Je la contacte. Dans nos échanges, je sens poindre une sensibilité particulière. Un rdv est pris.

Marie me reçoit « chez eux ».
Une impasse, une forêt, une prairie, et deux chevaux de trait. Elle m’explique les habitudes des chevaux d’ici, dans leurs interactions avec les humains. Je suis déstabilisée.
Cette situation est nouvelle, les règles ne sont pas celles avec lesquelles j’ai l’habitude de jouer. Je prends un temps d’adaptation.
Je m’observe me placer et me déplacer, comme une danse avec eux.
Mon appareil photo à la main, je tente de capter la beauté de leur équilibre, de leur harmonie.
C’est à la fois différent de ce que je connais, et pourtant très semblable à tous les autres shootings : saisir l’instant, l’émotion, leurs liens.

Marie me parle de ce qui est important pour elle, et quand elle s’exprime, tout son être vibre.
Mon radar à neuroatypie est sans équivoque 😉
Son parcours, l’arrivée des chevaux dans sa vie, son mode de vie, ce qu’elle a envie d’apporter dans cette vie… Tout cela exprimé avec une précision du langage qui me ravit.
Je sens dans son rapport au monde les couleurs de la frustration et de l’émerveillement, de l’injustice et d’une intransigeance sur l’intégrité.
Et surtout, surtout, l’envie de contribuer auprès des chevaux.

Et comme beaucoup d’entrepreneurs du monde équestre, elle peine à parler de ce qu’elle propose, à communiquer dessus, et à en vivre.
Elle parle de disque dur, dans lequel se trouve l’instinct du cheval d’être cheval, de se comporter comme un cheval. Mon bagage informatique traduit en système d’exploitation, aux mises à jour, aux logiciels rajoutés, aux dépendances. Nous rions ensemble de ne pas trouver de façon d’en parler qui soit plus accessible, moins informatique et plus organique.
Les gens la contactent souvent en dernier recours, lorsqu’ils ne savent plus quoi faire de « ce cheval ». Oui, elle intervient à cet endroit là. Et elle aimerait que cela n’en arrive pas là, et a envie de transmettre une autre façon de créer du lien, dès le début !

« Permettre aux chevaux d’être des chevaux. »

Je repars touchée par cette rencontre.
Cette grille de lecture, à peine effleurée, est déjà en train de changer mon regard.

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