Comment je suis passée au « barefoot » ?
Quand je me suis formée au parage pour savoir entretenir les pieds nus de mon cheval, une foule de notions sur le fonctionnement du pied du cheval m’ont interrogée :
Et nous, humains, comment fonctionnent nos pieds, avec ou sans chaussures ?
Comment tendre vers un fonctionnement optimal ? et risquer de réduire ainsi des problèmes de santé à court, moyen ou long terme ?
Marcher pieds nus, oui, mais… faut avouer que la transition est sacrément longue, et contrairement aux chevaux, je ne suis pas équipée pour avoir les pieds à l’air libre l’hiver sous la pluie. « Encore, que… » diraient certains.
Me voici à explorer l’univers des chaussures minimalistes, ou chaussures barefoot.
Après quelques recherches, je découvre les Five Fingers. Leur look est vraiment étrange. Ça m’a pris quelques semaines pour prendre le coup de main (de pied) pour les enfiler, chaque orteil dans son logement. C’est déroutant au début, mais même pour moi qui ne supporte pas les tongs, la sensation du textile entre les orteils est tout à fait acceptable.
Des gants de pieds, en fait.
J’ai pris le modèle VTrek, conçu pour le trek en montage.
Une semelle fine et extra souple de chez Vibram, pas de drop (décalage de hauteur entre le talon et les orteils), une légèreté absolue, qui épouse parfaitement le pied, ses mouvements… C’est un confort inégalé parmi toutes les chaussures barefoot testées. Elles sont mon choix privilégié pour courir en extérieur, faire des randonnées aquatiques, monter à cheval… Je crois bien que c’est avec ces chaussures que j’ai le plus d’énergie !
En bref, le meilleur chausson du monde.
Après visite chez un posturologue, ce sont aussi les chaussures dans lesquelles j’ai le meilleur fonctionnement !
Elles ont quelques inconvénients : elles ne sont pas du tout étanches, et même avec des chaussettes (à doigts), l’hiver est tout de même bien froid. Je transpire dedans l’été. Elles s’usent vite (au bout d’1 an) entre le pouce et l’index et je n’ai pas (encore) trouvé comment prolonger leur durée de vie. Et c’est un budget €€ 🙁
Je me suis tournée vers des sandales minimalistes.
J’ai d’abord investi dans des Xero Z-Trek, 210g sous chaque pied. Un bonheur.
3 ans de loyaux services, par tous temps et tous terrains, en rivière comme en montagne,
Le grip de la semelle s’use, progressivement et sérieusement, et après quelques glissades imprévues, je songe à les changer. Le textile de la lanière de cheville se déchire alors, me laissant pieds nus. J’ai noté dans ma todo-list : les recoudre.
Et puis un jour je croise chez Décathlon : la sandale de bivouac. 180g par sandale.
Pour 3x rien €, j’ai sous les yeux une paire de sandale minimaliste, assez similaire et qui ne glisse pas.
Banco, j’achète.
Après un temps d’adaptation, je me trouve bien dedans. Elles sont un peu longues, mais dans la pointure en dessous, ma barre d’orteils est plus serrée, c’est désagréable.
Et en chaussures genre « normale », fermées ?
Pour les besoins de « normalité » / « chaussures de ville », j’ai des Merell Vapor Glove.
Pratique en ville, en famille, en clientèle citadine…
Légères, souples, ce sont celles qui ont le plus de chance de passer inaperçues 😉
J’ai aussi exploré du côté des chaussures barefoot « waterproof », avec le Xero Xcursion Fusion que j’ai trouvé trop rigide et renvoyé, puis le Vivabarefoot Tracker II FG que j’utilise aujourd’hui par temps humide.
Elles sont confortables, assez légères, assez chaudes, et effectivement je n’ai pas eu les pieds mouillés.
Mais je ne les utilise pas pour aller aux chevaux par sol boueux ni en randonnée, car je trouve le cuir trop fragile. Il s’est déjà rayé/éraflé très vite en utilisation « normale ».
Vu leur prix, je les considère comme du confort !
Sauf que… la boue, les ronces, on fait comment ?
L’hiver, je remet les pieds dans mes Lowa Renegade. Je les surnomme affectueusement « Mes chaussons de l’espace ».
Ce ne sont pas DU TOUT des chaussures barefoot, ni minimaliste.
Elles sont confortables à leur façon : solides, étanches, chaudes.
Mais elles ne peuvent rivaliser avec des sandales : elles sont volumineuses, lourdes. 590g. La semelle est épaisse. J’ai l’impression d’avoir des chaussures de ski. Ma démarche devient celle d’un cow-boy.
Et c’est le prix à payer pour avoir les pieds au chaud et au sec ! Pour quelques centimètres de boue, je les préfère à des bottes 🙂
La forme de la semelle, même si elle est (bien) plus épaisse et rigide que des minimalistes, permet une bascule très naturelle du pied. Et on sent moins les cailloux !!
Autre paramètre important : on les trouve facilement d’occasion, en très bon état et bien plus accessibles €€€.
Donc, le minimalisme / barefoot pour les humains, oui ! (mais pas toute l’année !)